Cathyash
— Felis silvestris lybica.
de l’auteur-éditeur MiA DoMa
Comme tous les matins, je me lève, fraîche et dispose, avec toujours ce rappel d’impression que la nuit était bien remplie ; voire la journée d’hier.
Alors, la nouvelle va-t-elle être aussi pleine ? Je l’espère, car je n’aime, toujours, jamais rester sans rien faire, sans avoir rien fait, sans rien à faire.
Déjà, pour commencer, avant même de m’occuper de moi ; je me charge de mon Lou d’amour ; qui s’est levé quant moi, en roucoulant tout en haussant son dos pour arrondir son élasticité et d’ensuite creuser son épine dorsale pour étirer sa musculature. Je m’applique à faire de même. C’est si performant comme résultat que de pratiquer cette mini gymnastique du réveil félin ! C’est la remise en marche corporelle la plus agréable qui soit.
Le roucoulement — puisqu’il faut bien l’appeler ainsi — de mon chat, est également à pratiquer en retour du sien, pour un dialogue des plus sympathiques de début du jour. Le dialogue est noué ainsi au plus vite entre nous deux, suivi de quelques caresses de côtés et de léchouilles (1) et frottements de têtes de l’autre, et nous voici sur la même longueur d’onde.
Nous nous dirigeons vers le lieu de nos agapes pour que je nous serve notre premier repas de la journée. Tant que je ne suis pas servie et attablée, Lou ne le fait pas non plus. Pour chaque fois l’encourager à débuter sans m’attendre, je le flatte en lui citant son son préféré « hum, c’est bon ! ».
Ouh, là ! Il se passe quoi ?
Lou se hérisse du poil, sur tout le corps et feule de peur.
Une décharge électrique au contact de sa fourrure m’agresse ; et des « flashes », en images vives, m’assaillent. Lou, la gueule grande ouverte pleine de crocs massifs, longs et extrêmement pointus, apparaît très agressif. Sa denture est baignée de sang qui coule en gouttes épaisses des bords de ses babines. Comme s’il venait de mordre dans de la chair vivante gorgée de sang frais... chaud.