2008 SEP 10TH 15:00 TU HER¬AKL*ON #4408 37 46 N 04 33 E *‡oTTOM A¤PE§RS TO BÐ: HIG&ER 4 ØETERS
... et ainsi de suite. Bizarre, ce truc-là ! se dit Gilles. Bottom appears to be higher 4 meters. Le fond est plus haut de 4 mètres que quoi ? Puis il s'empresse d'oublier ce message qui concerne une zone située à plus de soixante milles de leur position. Il remonte dans le cockpit et allume une cigarette.
Le ciel s'est couvert un peu plus lorsque l'équipage émerge de la sieste pour l'heure du thé. Luigi scrute le ciel et prédit :
- De la flotte pour demain, c'est sûr cette fois. Regardez le front chaud qui gagne en altitude. Il y a maintenant deux niveaux de nuages, ce qui donne ces rayons de soleil qui semblent venir d'un unique point du ciel, comme la lumière divine sur les images pieuses de mon enfance. « Soleil à haubans, prépare ton caban ! » cite-t-il.
- Ce n'est pas plutôt « Soleil à haubans, prépare les rabans ? » demande Gilles.
- Peut-être. Cela annoncerait donc aussi du vent.
- Les gars, on n'est pas en Bretagne ici, comment ces dictons pourraient-ils avoir cours en mer Égée ? demande Emmeline.
- Un front chaud est un front chaud, n'importe où dans le monde, contre Luigi. De toute façon, le temps va changer. Tu as pu avoir une météo, Gilles ?
- Rien de neuf. Ah, si, j'ai eu un message bizarre d'Héraklion, tu regarderas, je n'ai rien compris.
Ils boivent leur thé en silence, savourant le semblant de fraîcheur apporté par la couverture nuageuse.
Jusqu'au repas du soir, ils s'affairent aux diverses tâches que requiert un bateau, que ce soient de petites réparations, du matelotage, l'entretien préventif du moteur, le rangement, la vérification des pompes, la lessive, le nettoyage de la cuisine, cent tâches à répéter quotidiennement pour se sentir bien à bord, en sécurité et heureux.
Le dîner les réunit autour de la grande table du carré. On devient vite frileux dès que le soleil se couche sous ces latitudes. Ils ont préféré prendre leur repas à l'intérieur. De temps à autre, Luigi sort la tête par la descente pour veiller aux navires.
- J'ai regardé le message dont tu parlais, Gilles, je n'ai rien compris non plus. Le fond qui se soulève ? Jamais rien entendu de pareil !
- Si c'était vrai, assure Gilles, il y aurait eu un séisme, avec sans doute un raz-de-marée.
- Tu sais, c'est peut-être un avis qui concerne une erreur sur une vieille carte, propose Luigi. Ils ont fait un nouveau relevé océanographique et ils annoncent la correction à apporter aux profondeurs.