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Créé le : 08/05/2005 02:17
Modifié : 23/04/2021 19:15

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[ Nouvelles d'auteurs ] [ NovellaMiA ]

Lecture offerte : page 1 > mi 2

23/05/2010 17:32

Lecture offerte : page 1 > mi 2


Un, deux, et... trois !

de l’auteur Pat GEAIMÉ


L'Homme suit les voies de la Terre,

la Terre suit les voies du Ciel,

le Ciel suit les voies de la Voie

et la Voie suit ses propres voies.

Lao Tseu (Tao Te King)


 

Pedro hisse lentement la fourgonnette hors d'âge sur la pente qui mène à Saint-Vincent-des-Barres. Les virages en épingle l'obligent à rétrograder en première, ce qui n'est pas du goût de l'antique boîte de vitesses, qui craque comme si elle allait abandonner ses pignons sur la route.

 

- Arrête-toi, crie soudain Karim, qui scrute le paysage bosselé de chaleur depuis le siège du passager.

- T'es fou ? J'arriverai jamais à repartir.

- À deux cents mètres juste devant, y'a un replat, t'as qu'à te garer là.

- T'as vu quelque chose ? interroge Pedro bien qu'il connaisse la réponse. Le flair de Karim est infaillible pour détecter un déchet dont l'utilité n'est, au premier abord, apparente que pour lui.

- Là en dessous, dans le ravin, une cuisinière à gaz

- Ah, les salopards, il faut qu'ils se débarrassent de leurs merdes dans la nature, ni vu ni connu. Des porcs, c'est que des porcs. Mais dis donc, tu vas pas nous charger cette saloperie, la camionnette est déjà pleine à ras bord.

- T'inquiète pas, dit Karim en souriant, je vais prendre juste les brûleurs, le thermostat et deux ou trois bricoles. J'en ai pas pour longtemps.

- Ouais, fais vite, on est en plein soleil et la viande va pas aimer.

- C'est comme si j'étais déjà de retour, assure Karim en s'emparant de sa trousse à outils et en bondissant hors du véhicule pour dévaler le remblai pierreux qui mène en contrebas.

 

Pedro, resté au volant, en profite pour tenir les comptes du jour sur son petit carnet.

Voyons... Cent quatre-vingt-trois kilos d'abricots — ils prétendaient qu'il y en avait deux cents, les voleurs, heureusement qu'on se sert de notre balance romaine, pas de leur peson à la gomme —, cinquante-six kilos de rôti de porc, trois cents bouteilles de Corbières... ah, et les couches pour bébé, c'est ça qui tient toute la place, cent dix-huit paquets, quatre cents yaourts — beurk — et enfin deux cent vingt et un paquets de biscuits, c'est tout ce qu'ils avaient. Bon, ça nous fait...

 

- Et voilà, annonce Karim les mains pleines de cambouis et de pièces récupérées, on peut y aller, Pedro.

 

C'est en fumant tout son saoul que l'increvable Kombi VW arrive à L'Adaouste, la demeure de Jeanne, le « fief historique » comme certains l'appellent, le « repaire » selon d'autres, ou encore « les six fesses » comme dit Karim.

 

Jeanne et Yves avaient, voici une trentaine d'années, acquis cette ferme en ruines alors qu'ils prenaient leurs vacances en Ardèche, non loin de Privas. Les années soixante-dix, qui avaient vu un immense élan, principalement parmi les gens aisés, vers un « retour à la nature », n'avaient pas manqué de contaminer le couple. Le précédent de 1938, catalysé par les élucubrations de quelques intellectuels comme Jean Giono (« Que ma joie demeure », tu parles ! Fais ce que je dis, pas ce que je fais...) n'avait semble-t-il pas servi de leçon à la génération suivante.

...

 






Lecture offerte : mi-page 10 � mi-page 11

04/03/2009 10:52

Lecture offerte : mi-page 10 � mi-page 11


Salutations mortelles


de l’auteur-éditeur Ugo MILSON



...

« Je crée ! » Nous sommes à des années du « Je pense donc je suis » de ce cher Descartes, cependant, nous en sommes déjà bien plus loin. De tous les accomplissements de l’humain, c’est indubitablement celui-ci le plus grand, l’inégalable, l’insurmontable. Un pouvoir dont il nous est impossible de réaliser l’étendue sur le moment, simples braillards babillant et trébuchant que nous sommes. La fierté que nous ressentons en est encore sous-estimée. « Ceci je le crée, ceci vient de moi, et de personne d’autre. Ceci m’appartient, ceci devient aussi libre que moi, et je l’offre au monde à chaque trait apposé d’un doigté peu assuré sur le papier». Le pouvoir de création, de communication, de faire croire et de faire ressentir. Dans cette dimension plate et blanche, nous sommes les dieux tout puissants. Peu parviennent à se rendre compte de l’immense pouvoir qu’on leur a donné, et peut-être que c’est tant mieux. Il y a du pouvoir qui n’a pas sa place entre n’importe quelles mains.

 

C’est précisément où je veux en venir. Mon amour de l’écriture m’a amené à ma passion pour les livres. Ces objets auparavant lourds, encombrants, fragiles, inutiles, sont devenus en ces instants autant de fenêtres sur autant d’univers complètement différents. Chacun contenait en lui une histoire – courte ou longue, vague ou détaillée, aucune importance – quelque chose qui n’existait pas, et pourtant vivait là quand même. Le paradoxe du rêve qui n’existe pas mais dont les souvenirs persistent tout de même. Est-ce alors réel ? L’a-t-on vécu ? Et qui pourrait prétendre affirmer le contraire ?

Des considérations qui ne m’effleuraient pas l’esprit quand j’étais absorbé par L’Odyssée d’Homère, La Fille du Capitaine de Pouchkine, ou Le Monde Perdu de Michael Crichton. La vie était insufflée dans la mythologie grecque, les cosaques des steppes et les dinosaures ressuscités. Je n’arrivais pas à me poser la question de savoir si cela s’était réellement passé ou non. C’était dans un livre, c’était donc, selon ma propre vision, fictif. Je crois que c’est pour cela que je n’ai jamais apprécié les récits biographiques et trop contemporains. Ce n’est pas assez faux pour moi, même si c’est indubitablement romancé – quant aux livres d’Histoire, c’est autrement différent ; le passé doit être archivé pour le futur, c’est notre grande narration.

...




Lecture offerte : pages 12 & 13

04/03/2009 10:47

Lecture offerte : pages 12 & 13


La Dette

 

de l’auteur Pat GEAIMÉ

...

Gilles sort de sa poche son baladeur, qu'il débarrasse hâtivement des brins de tabac qui s'y trouvent collés.

- Ce fichu truc est tombé en rideau ce matin.

Alain éclate de rire et questionne :

- Qu'est-ce que tu étais en train d'écouter ? Tu sais que ces appareils sont programmés en usine pour tomber en défaut quand on essaie de leur faire jouer « L'Internationale » ?

- Très drôle ! grogne Gilles, un brin vexé.

- Bon, tu voudrais que je répare ce truc, c'est ça ?

- Je me suis dit que si toi, tu n'y arrives pas, personne ne le peut. Figure-toi que c'est le troisième que je m'achète en un an, et je commence à en avoir marre ! J'ai jeté les deux autres, aucun réparateur ne voulait me les reprendre, et bien entendu la garantie était passée.

Gilles est maintenant échauffé, son visage a rougi quelque peu. Alain sent venir la diatribe contre cette société de vils marchands qui ne pense qu'à enrichir les plus malins au détriment des pauvres gens, etc. Il faut qu'il arrête le char avant qu'il ne prenne trop d'élan.

- Je veux bien, Gilles, mais tu te rends compte que tu me demandes de passer des heures sur un machin qui ne vaut même pas cinquante euros ? Je préfère encore te donner tout de suite un billet et tu fonces t'en acheter un neuf.

- Alain, pour qui tu me prends ? s'indigne soudain Gilles, emporté dans un de ses subits accès de feinte et — croit-il — salutaire colère. Je ne viens pas te demander la charité, je te demande un simple petit service entre amis.

- Mais Gilles, nom de Dieu ! Si tu veux me faire dire que ce truc est une merde, j'en conviens. Si tu veux que je concède qu'il est fabriqué par des firmes qui n'ont en tête que la rentabilité immédiate, c'est bon ! Mais de grâce, fous-moi ça à la poubelle et laisse-moi retourner à mon boulot.

C'est là que Gilles fait usage de son arme fatale, frisant la déloyauté. Il exhibe son sourire. Un simple sourire qui dit tout. Les yeux bleu innocent revivent les aventures communes, la bouche confirme et se retient de raconter les joies, les peurs aussi, surmontées en commun, de citer les phrases qui les unissent depuis si longtemps. Tout se trouve dit comme auparavant.

- C'est bon, Gilles, capitule Alain. Donne-moi ça !

- Tu vas le tester, hein ? demande Gilles, rasséréné, tout en gardant sa prise sur le baladeur.

- Oui, je te promets.

- Mais en détail, hein ? Parce que, Alain, ce n'est pas le prix de ce foutu bidule qui m'a conduit à toi. Je veux savoir, tu comprends ? Je veux savoir pourquoi ces saloperies tombent en panne sans crier gare, et comme par un fait exprès, en dehors de la période de garantie.

- Gilles, je sais que tu ne me crois pas, bien que ce soit la centième fois que nous abordons le sujet. Il n'y a pas de complot, Gilles. Les fabricants font leur possible, et moi, chez l'un d'entre eux, je fais mon possible, pour délivrer aux gens — aux consommateurs, comme tu dirais — les meilleurs produits aux meilleurs prix. Et mes employeurs en retirent un profit. Pas toujours autant que tu imagines, mais quelquefois très substantiel, c'est vrai. Nous ne faisons pas exprès de vendre des appareils qui tombent en panne juste après la garantie légale, et tu sais pourquoi ? Je vais d'ailleurs apporter de l'eau à ton moulin. Mes employeurs déplorent la difficulté technique de concevoir un produit qui fonctionne parfaitement pendant un temps bien défini et qui se dégrade rapidement par la suite. Ils recherchent désespérément le moyen d'y parvenir (2). Sans succès, je te le dis tout de suite, car le risque de défaillances avant le délai de garantie serait trop élevé, donc potentiellement trop coûteux si nous nous engagions sur cette piste. C'est aussi simple — et amoral si tu préfères — que ça. Nous sommes obligés de mettre sur le marché des produits qui marchent.
...




Lecture offerte : Début de la Nouvelle.

04/03/2009 10:39

Lecture offerte : Début de la Nouvelle.


Cathyash

— Felis silvestris lybica.

 

de l’auteur-éditeur MiA DoMa

 

Comme tous les matins, je me lève, fraîche et dispose, avec toujours ce rappel d’impression que la nuit était bien remplie ; voire la journée d’hier.

Alors, la nouvelle va-t-elle être aussi pleine ? Je l’espère, car je n’aime, toujours, jamais rester sans rien faire, sans avoir rien fait, sans rien à faire.

 

 

Déjà, pour commencer, avant même de m’occuper de moi ; je me charge de mon Lou d’amour ; qui s’est levé quant moi, en roucoulant tout en haussant son dos pour arrondir son élasticité et d’ensuite creuser son épine dorsale pour étirer sa musculature. Je m’applique à faire de même. C’est si performant comme résultat que de pratiquer cette mini gymnastique du réveil félin ! C’est la remise en marche corporelle la plus agréable qui soit.

Le roucoulement — puisqu’il faut bien l’appeler ainsi — de mon chat, est également à pratiquer en retour du sien, pour un dialogue des plus sympathiques de début du jour. Le dialogue est noué ainsi au plus vite entre nous deux, suivi de quelques caresses de côtés et de léchouilles (1) et frottements de têtes de l’autre, et nous voici sur la même longueur d’onde.

Nous nous dirigeons vers le lieu de nos agapes pour que je nous serve notre premier repas de la journée. Tant que je ne suis pas servie et attablée, Lou ne le fait pas non plus. Pour chaque fois l’encourager à débuter sans m’attendre, je le flatte en lui citant son son préféré « hum, c’est bon ! ».

 

Ouh, là ! Il se passe quoi ?

Lou se hérisse du poil, sur tout le corps et feule de peur.

Une décharge électrique au contact de sa fourrure m’agresse ; et des « flashes », en images vives, m’assaillent. Lou, la gueule grande ouverte pleine de crocs massifs, longs et extrêmement pointus, apparaît très agressif. Sa denture est baignée de sang qui coule en gouttes épaisses des bords de ses babines. Comme s’il venait de mordre dans de la chair vivante gorgée de sang frais... chaud.






Lecture offerte : Début de la Nouvelle.

04/03/2009 10:03

Lecture offerte : Début de la Nouvelle.


CHAOS -

Futur sans avenir

de l'auteur Pat GAIMÉ

 

Assis ce matin-là au troisième rang dans l'amphithéâtre de la Faculté de Médecine de Clerval, Fabien Parilet est loin de se douter qu'il va devenir l'homme le plus courtisé, le plus haï, et le plus recherché de la planète.

 

Il s'ennuie avec application, regardant plutôt qu'écoutant le doyen de la Fac présenter son établissement et rappeler les buts poursuivis dans les laboratoires. C'est le genre de discours politique que Fabien abhorre, et n'eut été la présence, assise à côté de l'orateur, de la belle femme brune qui semble beaucoup s'ennuyer aussi, il aurait déjà quitté l'amphi.

 

Enfin, comme à regret car on sent bien qu'il pourrait tenir plusieurs heures à asséner des platitudes émaillées de chiffres forcément truqués, le doyen, qui se croit un orateur hors pair, conclut son exposé avec un large sourire façon président des États-Unis :

- Et maintenant, je — un pronom qu'il affectionne et qui a roulé avec délectation dans sa bouche des dizaines de fois dans son speech — je vous laisse avec le docteur Marie Chellet qui va vous expliquer le déroulement de la mission d'étude pour laquelle *je* sollicite votre participation...

Sous-entendu, c'est *moi* le génial instigateur du projet, et c'est elle la technicienne qui va s'occuper des détails triviaux. Il quitte la salle. Quelques cornichons jugent bon d'applaudir, ce qui fait revenir le cuistre, qui ajoute :

- *Je* vous remercie, et *je* vous félicite à nouveau d'avoir répondu à *mon* annonce. A bientôt, *je* l'espère.
Il tourne enfin le dos pour gagner la porte, et le docteur Chellet se lève en esquissant une moue assez disgracieuse, ce qui lui acquiert d'emblée la sympathie de Fabien.
Elle est grande, soignée dans son strict tailleur bleu gris. Une belle femme dans toute la plénitude de ses trente-cinq ans. Sa longue chevelure est sagement retenue en arrière par une barrette, dégageant un front lisse et harmonieux. N'eut été sa carnation pâle, cette brune au visage allongé pourrait être une danseuse de flamenco. Elle semble disposer d'une beauté souveraine dont elle ne fera la grâce qu'à un élu, qui ne saurait être aucun des membres de l'auditoire.
Elle empoigne un boîtier de télécommande et entre directement dans son propos en affichant une première image sur l'écran de l'amphi.

- Derrière le rideau, il y a... un autre rideau.

 

L'image montre le portrait en buste d'un beau jeune homme souriant, au physique de cinéma. Il arbore une chemise blanche et une cravate sobre, bleue à petits motifs qui répond superbement à la couleur de ses yeux.

- Un autre rideau au minimum.




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